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Extraits du Tome 1 : L'élue d'Algatia 

 

   Prologue :

une fille pas comme les autres 

 

   Je ne m’étais jamais considérée comme une jeune fille normale, mais plus tôt comme une personne à part entière. Chaque nuit ou en cas d’extrême urgence, je me transformais en elfange.

 

   La veille de mon dix-huitième anniversaire, ma vie fut complètement bouleversée. Le soir en rentrant du lycée, j’appris que je venais d’un autre monde et aussi, je découvris mes véritables origines.

 

   Actuellement, je vis avec un homme protecteur et attentionné, malheureusement, je ne puis vous révéler son identité maintenant. Vous devez vous demander certainement : quelle apparence a-t-il ? Quel est son nom ? Comment suis-je tombée amoureuse de cet homme ténébreux et mystérieux, dont vous ignorez tout ?

 

   Mais le monde d’où nous venons est en danger et nous devons le sauver en combattant les forces démoniaques qui règnent sur celui-ci.

 

   Quelle est l’histoire de ma vie ? Je vais vous la compter tout au long de mon récit.

Je m’appelle Juliette Andrews, je suis une elfange et voici mon histoire...

 

 

Chapitre 1 

Un mystérieux professeur 

 

Tout avait commencé la veille de mes dix-huit ans. Comme chaque jour, je me rendais en bus jusqu’au lycée des Acacias de l’éternité situé dans la ville de Stella ( petit hameau rattaché à la commune de Saint-Leu) sur l’île de la Réunion.

Ma mère et moi avions emménagé sur les terres Bourbon, il y a deux ans.

Peu après le divorce de mes parents, nous avions décidé d’habiter là-bas, car cette île enchanteresse nous appelait.

Dès lors, nous étions toutes les deux à faire face à notre destin et à subvenir à nos besoins.

Quant à mon père, je ne l’avais jamais revu depuis leur séparation, ou que très rarement quand je venais en vacances chez lui à Paris. Il n’avait guère le temps pour me voir, car il était toujours préoccupé par son travail. C’était un directeur d’une grande entreprise multinationale qui finançait les plus grands manèges des plus célèbres parcs d’attractions, mais aussi, il les aidait également à la conception.

L'absence d'un père est toujours pesant mais j'ai fini par m'y habituer avec le temps.

Bon pour revenir à mon récit, je me dirigeais vers cette fameuse institution. Assise dans l’autocar, je regardais, les paysages défiler devant moi.

La commune de Saint-Leu se dessinait peu à peu derrière les vitres. De nombreuses cases créoles et boutiques composaient l’agglomération. La mairie était repérée à l’entrée de celle-ci. Elles ressemblaient à une immense chaumière comme celle représentée dans la plupart des contes de fées. Deux bâtiments, les murs construits en pierre et leurs toits en tuiles grises, situés l’un à côté de l’autre, rassemblaient différents secteurs d’activité. La ville de Saint-Leu était célèbre pour son monument « Notre-Dame-de-la-Salette », l’église portant ce nom, était placée sur la rue parallèle à l’hôtel de ville.

Toutes les personnes souffrantes entrant dans le cloître étaient bénies par les prêtes afin d’être sauvées par Notre-Dame-de-La-Salette.

Le chauffeur s’arrêtait à plusieurs reprises pour laisser passer les piétons et prendre de nouveaux passagers.

Nous passâmes ensuite devant le commissariat et nous continuions à tracer notre route.

Nous priment la direction du musée de Stella, localisé après la commune des Quatre Robinets. Nous circulions à travers le canton, l’immense pharmacie et la caserne des pompiers avançaient à une vitesse grande V sous mon regard attentif. Après avoir tourné à gauche de l’officine, nous nous dirigeâmes en direction des champs de cannes à sucre. Dix minutes après, j’apercevais une immense bâtisse dissimulée dans les gigantesques herbes située dans un terrain vallonné.

Le lycée des Acacias de l’éternité nous attendait !

Le conducteur arrêta son véhicule à l’emplacement qui lui était réservé, sur le parc à voitures de l’établissement devant un immense édifice blanc, au toit pointu rouge, possédant une horloge encastrée dans celui-ci. Camouflé derrière l’institution, se trouvait un colossal hôpital. Son toit étant plat, il y avait une aire d’atterrissage pour qu’un hélicoptère puisse se poser en cas d’urgence.

À propos de cet hospice, une rumeur circulait à son sujet. Chaque patient qui entrait dans cette clinique ne ressortait vivant.

À présent, je me levais de mon siège et pris mon sac à dos turquoise, celui-ci assortit à ma tenue. Pour cette nouvelle journée, je portais un haut à lacet blanc aux courtes manches et serrer dans le dos et une minijupe en jeans. Mes pieds étaient chaussés d’une paire de ballerines couleur arc-en-ciel. Ma longue chevelure couleur bleu nuit qui encadrait mon visage pâle aux yeux d'azur.

J’avançais péniblement dans l’allée étroite du car en direction de la sortie. Silencieusement, je descendais les trois paliers, lorsque je posais mon pied sur le dernier, un jeune homme me tendit chaleureusement sa main.

C’était celle de mon meilleur ami, Jacy Hoopeur. Il mesurait un mètre soixante-dix, la peau hâlée et le torse musclé. De magnifiques cheveux courts châtains aux reflets dorés qui encadraient son visage carré. Indéniablement beau et séducteur, il faisait chavirer le cœur de nombreuses demoiselles. Son charme ne m’était pas indifférent. J’étais séduite par son sens de l’humour, sa passion dévorante pour le slam, sa manière d’être attentionné et de porter secours aux personnes en danger. J’aimais sa présence, sa tendresse, son réconfort et sa protection. Je me sentais toujours en sécurité auprès de lui. Je n'aurais jamais osé lui avouer mes sentiments à son égard. L’année dernière, le premier jour de la rentrée où je l’avais rencontré, j’étais tombée amoureuse de celui-ci. Depuis, je n’avais jamais cessé de l’aimer.

Au moment où Jacy déposa un baiser sur ma joue pour me saluer, je me mis à rougir.

— Bonjour, Juliette, tu vas bien ? me demandait-il timidement.

— Oui, et toi ? répondis-je en lui retournant la question, je plongeais mes yeux azures dans les siens.

Habituellement, ses prunelles étincelant de joie étaient ternes, emplies de haine et de rancœur.

— Pas trop... En ce moment, j’ai des problèmes importants à régler, et pour l’instant, je ne peux en parler à personne... me répliquait-il avec amertume, mais, ne t’inquiète pas, tout va s’arranger. Du moins, je l’espère...dit-il d’une voix radouci pour me rassurer.

J’ignorais si ses derniers mots étaient vrais, j’avais le pressentiment qu’il me cachait quelque chose.

Jacy renfermait toujours d’innombrables mystères qu’il ne dévoilerait sans doute jamais. Il était très énigmatique même en ma compagnie.

Soudain, en détournant mon regard, je vis ma meilleure amie courir dans notre direction.

— Juliette ! Jacy ! Nous avons un nouveau professeur ! nous interpella-t-elle joyeusement.

— Je sais. Je suis l’un des premiers élèves de notre classe à être au courant. Et, je ne suis pas du tout satisfait de notre nouveau précepteur.

— Tu n’as pas l’air de l’apprécier ? L’interrogeais-je d’un ton surpris.

En tant que délégué de notre classe, il avait l’obligation de nous montrer le bon chemin à suivre en commençant par avoir un comportement exemplaire devant nos enseignants. Mais, ce n’était pas le bon exemple de son statut.

— Pas, vraiment... Je sais qui il est réellement et j’éprouve une certaine rancœur envers lui. Pour tout te dire, je le connais mieux que qui compte, alors méfie-toi de lui. Il n’est pas celui qu’il prétend être.

— Juliette , viens, voir, il est super mignon et je suis certaine qu’il te plaira ! M’invita ma meilleure amie en arrivant vers nous, celle-ci mit fin à la conversation entre moi et Jacy.

Elle se nommait Judith Castle, mais on l’appelait par son surnom Judie. Elle était constamment à l’affût des beaux garçons. J’étais la seule à connaître ses préférences en matière d'homme. Ils devaient être bruns, musculeux, et surtout ténébreux.

Judie était le genre de fille à passer son temps le nez dans ses études, mais, c’était une jeune femme très à l’écoute de ses amis, sensible, attentionnée, calme et réservée. Une véritable amie à qui l’on pouvait facilement se confier.

D’après les hommes, elle avait un physique très agréable à regarder. Ses cheveux roux formaient de magnifiques Anglaises jusqu’en bas de son dos. Son visage couleur porcelaine était parsemé de taches de rousseur et son regard émeraude mettait sa beauté en valeur.

Elle était vêtue d’un short en jeans, un débardeur rouge vif légèrement décolleté, elle portait des guêtres assorties à son haut par-dessus ses baskets blanches.

Judie avait aménagé un mois après mon arrivée. Nos maisons étaient situées à côté de l’une de l’autre.

Ayant les mêmes points communs, nous étions tout de suite devenues amies. On adorait s’échanger nos livres, nos séries préférées, nos secrets. On était toutes les deux captivées par les chevaux.

En très peu de temps, elle était devenue ma meilleure amie.

— Allez viens ! Tu verras, il est adorable ! insista-t-elle en m’emmenant de force vers l’entrée du lycée où se trouvait notre enseignant.

Nous gravîmes donc les marches du bâtiment pour parvenir devant deux portes translucides qui s’ouvrirent à notre arrivée. Nous avancions dans le vestibule turquoise où l’accueil était situé à gauche de la pièce. Près de celle-ci, un colossal escalier menait vers les bureaux du proviseur et du secrétariat. Nous nous dirigions vers deux portes vitrées qui étaient le seuil de la cour.

Dans l’espace de jeux, une foule d’élèves formait plusieurs rangs. Judie et moi, nous marchions vers eux et nous nous frayions un passage pour atteindre la première ligne. Notre directeur annonçait au micro la venue du nouveau professeur.

Le dirigeant se nommait Orson Hoarau. C’était un homme plutôt âgé, son visage pointu et maigre était encadré par des cheveux courts argentés, ses iris couleur gris étaient camouflés par des lunettes dorées. Ses traits affaissés par la vieillesse et ses épais sourcils ébène lui donnaient un air menaçant.

Il était vêtu d’un costume damier noir et blanc confectionné dans un tissu luxueux, et d’une chemise blanche ornée d’une cravate noire en soie.

J’avais peur de lui et il me faisait froid dans le dos.

— Bonjour à tous, vous êtes ici rassemblés pour souhaiter la bienvenue au nouvel enseignant d’éducation physique et sportive, que je suis fier de vous présenter. Voici, le professeur John Adams ! Aussi, il va assurer le poste de professeur principal pour la classe des premières littéraires « Flamboyant ». À compter de ce jour, monsieur John Adams, prend le poste d’assistant de direction pour une période d’essai au Lycée des Acacias de l’éternité. Bientôt, un nouveau règlement intérieur rentrera en vigueur. À cet instant précis, je demande à tous les élèves de cet établissement d’avoir un comportement exemplaire.

Dorénavant, les termes « ordre » et « justice » seront au cœur de votre vie de lycéens dans cette institution.

La sonnerie va retentir d’ici quelques minutes, je vous laisse profiter de ses derniers instants de liberté avant de rejoindre vos salles de cours. Nous annonçait-il en se rapprochant d’un homme aux cheveux bruns bouclés.

Lorsqu’il lui serra la main d’une poignée ferme, je le vis lui chuchoter quelque chose. Soudainement, ils lorgnèrent dans ma direction. Ils se mirent à m'observer. J’étais terrifiée. Je ne comprenais pas leurs agissements envers moi.

Sauvée par le gong, la cloche sonna. Je reculais de plusieurs pas, pour me dissimuler vers le milieu de mon rang.

Cachée derrière deux grandes gigues, je restais en retrait à la vue de ceux qui m'importunaient.

Ainsi fondue dans la masse des élèves de ma classe, je me rendis dans ma salle de cours. Nous traversions l’espace de jeu vers le deuxième bâtiment où se trouvaient nos salles respectives.

Parcourant le corridor du rez-de-chaussée, nous nous arrêtions devant la deuxième porte à gauche. Mais, celle-ci était déjà grande ouverte. Nous entrâmes. À ma grande surprise, celle-ci avait été aménagée, les bureaux avaient été remplacés par des tatamis. Sur le tableau vert était écrit :

« Bienvenue au cours des arts du combat, enseigné par votre gentleman, le professeur John Adams ».

Génial, moi qui n’aimais pas le sport en général, j’allais être servi.

Positionnée au fond de la salle, j’observais les allées et venues des élèves. Les jeunes filles étaient sous le charme du beau précepteur qui me paraissait mesquin et prétentieux.

Celui-ci était situé au centre de la pièce et placé tout autour de lui, les étudiants qui l’écoutaient attentivement.

Après avoir retiré son t.shirt noir devant son nouveau fan-club, il exhibait ses puissants pectoraux. Il était vêtu d’un jogging bordeaux retroussé dans le bas. Je remarquai qu’il ne portait pas de chaussures.

John Adams passa fièrement sa main droite dans ses cheveux pour se recoiffer. Il m’agaçait et il le savait, car il ne pouvait détacher ses prunelles obscures des miennes.

Très vite, mes deux amis me rejoignirent. Jacy n’avait absolument pas envie d’être là.

— Alors, comment le trouves-tu ? S’empressa joyeusement ma meilleure amie de m’interroger qui contrairement à moi, Judie était complètement en extase devant lui.

— Il est pas mal, mais très hautain à mon goût ! répondis-je amèrement.

— Pourquoi ? me demanda-t-elle surprise.

— Il est narcissique et son attitude me déplait ! Rechignais-je en ayant des remords sur ce que je venais d’avouer.

J’étais allée beaucoup trop loin. Dès que j’avais détourné mes mirettes de ma meilleure amie pour venir croiser celles de mon instituteur, un frisson me parcourut. Il me lança un regard terriblement noir avant de se retourner vers son public.

— Bonjour, je vous souhaite à tous la bienvenue à votre nouveau cour de sport qui s’intitule « Les arts du combat ».

Je me nomme John Adams, et comme vous l’avez certainement compris, je vais vous apprendre les différentes techniques d’attaque et de défense pour contrer vos adversaires lors de véritables affrontements. Bien... Pour votre première leçon, je vais choisir un étudiant qui travaillera en collaboration avec moi. En chaque début de séance, je vais vous montrer lors d’une démonstration avec l’élève choisi, les exercices que vous ferez lors de vos entraînements. Alors lequel d’entre vous, aura le courage de lever la main pour devenir mon coéquipier ? nous demandait-il enthousiasmé.

Toutes les filles de notre classe étaient bien trop intimidées pour lever la main. Prenant mon courage à deux mains, je me portais volontaire. À dire vrai, je n’avais qu’une envie c’était de découvrir pourquoi il était si étrange vis-à-vis de moi. Et, le seul moyen d’y parvenir, c’était de devenir sa collaboratrice.

— Mademoiselle Andrews nous fait l’honneur d’être volontaire ! C’est avec joie que je vous accepte comme collaboratrice. Approchez-vous désormais, n’ayez pas peur... M’ordonna-t-il avec une satisfaction non dissimulée.

Je m’avançais à présent en direction du grand attroupement d’élèves. Je me glissais discrètement entre ma meilleure amie,

Judith Castle et une jeune fille à la longue chevelure bouclée couleur blé, au visage angélique et possédant des yeux couleurs églantines. Elle était vêtue d’une mini jupe noire à volants, son haut était un corset à lacet assorti à son bas, par-dessus, elle portait une veste rayée noir et blanc et à ses pieds, des escarpins noirs vernis.

Aussi, elle avait un ras du cou orné d’une croix gothique. J’ignorais qu’elle était le nom de cette jeune fille, d'après certaines rumeurs, elle serait l’arrière-petite-fille du proviseur du lycée des Acacias de l’éternité.

Plus qu’à quelques mètres de mon précepteur, je fus interrompue dans ma trajectoire par Jacy Hoopeur :

— Je t’interdis d’y aller ! C’est beaucoup trop dangereux ! Me disait-il fermement en m’agrippant le bras.

— Pourquoi ? Le questionnais-je ébahie.

— Tu ne sais pas de quoi il est capable de te faire subir, ni de qui, il est réellement. Argumenta-t-il d’un ton préventif.

— Jacy, on vient de m’offrir la chance de faire mes épreuves. Je ne vais absolument pas passer à côté de ce privilège.

Je sais que tu veux me protéger, mais je suis capable de me débrouiller toute seule comme une grande. Fais-moi confiance et accepte ma décision. Lui répliquais-je exaspérée.

— Très bien, fait comme tu veux ! Mais, je t’aurais prévenu !

— Jacy, je te promets de rester sur mes gardes !

Sur ces mots, mon meilleur ami me lâcha à regret.

Je passais donc entre les deux adolescentes et réussis à atteindre le professeur Adams. Il m’accueillit en me prenant délicatement la main et me déposant sur celle-ci, un baiser.

— Je suis heureux de vous avoir comme partenaire ! M’annonça John Adams, d’une voix chaleureuse.

— Moi, également, monsieur... rétorquais-je timidement.

— Bien, nous allons enfin pouvoir commencer notre premier cour. Pour débuter, mademoiselle Andrews, vous allez reculer de quelques pas pour laisser un écart de cinquante centimètres entre nous. Ensuite, vous allez suivre mes indications au fur et à mesure, c’est compris ? Me demandait-il d’un ton beaucoup moins amical.

— Oui, monsieur ! acquiesçais-je avec vivacité.

Je reculais légèrement pour laisser un espace suffisamment grand entre moi et mon enseignant.

— Tout d’abord, en gardant les bras tendus, vous posez vos mains sur mes épaules et vous avancez votre jambe gauche tout en reculant l’autre. C’est votre position d’attaque.

— Entendu, professeur !

Comme un bon petit soldat, je fis les mouvements que l’on m’ordonna. Une fois en position, la cloche sonna, annonçant le début de l’affrontement.

— Voyons voir, ce que vous êtes capable de faire... Que votre supplice commence ! Déclara-t-il d’un rire sadique.

À partir de cet instant, une lutte sans merci au corps à corps commença. Soudain, mon précepteur me fit une clé de bras inversé, suivi d’une choppe au cou. Mise à sa merci, il me murmura dédaigneusement des sermons.

— Vous n’avez rien dans le ventre, mademoiselle Andrews. Je ne comprends toujours pas pourquoi, vous avez été choisie pour être l’un de ces élus...

— L’élue ? demandais-je essoufflée.

— Le temps des révélations sera prochainement dévoilé. Vous devez certainement vous demandez, pourquoi, je vous maltraite ainsi ? Bientôt, vous l’apprendrez... Aujourd’hui, c’est le début d’une longue collaboration entre nous qui promet d’être riches en émotions ! me prédit-il d’un air maléfique.

À la fin de notre conversation, mon professeur me donna un violent coup de pied dans les reins. Je trébuchais sur le coin d’un tatami, puis me fracassa la tête sur le sol. Ma plaie béante était peu avenante, laissant ainsi présager le pire. Ma vision se troubla petit à petit. J’entendais les étudiants hurler, terroriser par la violence du choc.

Sentant mes forces me quittaient, je perdis connaissance.

 

 

Chapitre 2 :

Rêve ou réalité 

 

 

J’ouvris les yeux. J’étais submergée par une sombre couleur intense. Tétanisé par la peur, mes jambes flageolaient et mon cœur battait à tout rompre.

Où étais-je ? Ce lieu inquiétant m’étouffait.

À présent, j’avançais péniblement dans l’obscurité dans l’espoir d’entrevoir une lumière. Je tendais mes bras en avant, tel un aveugle à la recherche d’un objet pour le situer.

Soudain, je vis une lueur venir dans ma direction. Des bruits de pas s’amplifiaient au fur à mesure de l'avancée de cette luminescence, et autour de moi, les murs prenaient forme.

La faible luminosité éclairait l’étroit passage dans lequel je me trouvais.

Lorsque, j’apercevais une allure fantomatique enveloppée dans une cape voluptueuse m’aborder, je me mordais la lèvre inférieure et chacune de mes mains formaient un poing. Quand la silhouette s’arrêtait devant moi, je déglutis.

C’était un homme basané de forte carrure, aux larges épaules et portant un capuchon qui cachait ses mirettes. Néanmoins, je reconnaissais le bas de son visage qui arborait un sourire en coin.

— Comment pouvait-il être ici ? Peut-être était-il là, pour me secourir ? pensais-je, mais, je me trompais certainement.

Il fit demi-tour en éclairant le chemin inverse avec la chandelle qu’il tenait dans sa main droite.

— Attendez ! Vous ne pouvez pas me laisser seule ! m’exclamais-je en le suppliant, ma voix résonnait dans le couloir.

Il ne s’attarda pas sur mon sort et continua sa route.

Ne voulant pas perdre sa trace, je le suivis d’un pas méfiant.

Parcourant le couloir, j’étais terrorisée par ce lieu sombre et étrange.

Brusquement, il stoppa net devant une échappée. Il commença à monter les marches, je l’accompagnais tout en gardant mes distances.

Arrivée en haut, se trouvait une porte sans serrure. J’observais l’homme ténébreux qui usa d’un champ mystique. Le trou lisse de la poignée se figea dans le temps quand il invoqua cette quantique sacrée. Celle-ci apparut issue d’une lumière divine. La noirceur d’âme de ce sombre personnage lui permettait de la saisir et d’entrouvrir la porte vers une salle aux nuances d’ossements de défenses d’éléphant.

Mon guide se tourna vers moi et m’annonça d’une puissante voix :

— L’heure des révélations approche et les conséquences dramatiques changeront votre vie à tout jamais. Les mystères de votre passé n’auront plus de secrets pour vous et la vérité sera enfin dévoilé ! me présageait-il gravement, puis il disparut comme par magie.

J’ignorais quelle était la signification de cette étrange prédiction, mais j’allais le découvrir prochainement.

À cet instant, je pris mon courage à deux mains et j’entrais dans la pièce.

Je regardais avec effrois le gigantesque monticule de cadavres qui se dressait devant moi.

Au sommet, une jeune fille à la chevelure bleu nuit était assise sur un trône fait à partir d’ossements d’humains. Celle-ci était vêtue d’un corset à lacet en cuir rouge sang cousu sur une ample jupe assortie. Elle portait des cuissardes de la même teinte que sa tenue.

Cette demoiselle n’était autre que mon double sanguinaire.

— Comment est-ce possible ? C’est moi, là-haut ? Jamais, je ne pourrais commettre un crime. Priver un être du souffle de la vie est un acte abominable et monstrueux ! Mes parents m’ont toujours élevé dans l’amour et le respect. Que m’était-il arrivé ? Quelles étaient les conséquences de ses changements que j’avais eues au cours de ma

future vie ?

Je sentais mon cœur battre à plein régime. J’avais horriblement peur.

Ma jumelle se leva lentement en ouvrant ses profonds iris. Elle me donna la chair de poule. Elle descendit petit à petit la pyramide.

Sa peau était blanchâtre, ses lèvres pulpeuses rouge vif mises en valeur par les veines qui apparaissaient sur son visage. À chaque pas, ses habits perdaient de l’hémoglobine. Ses pieds s’enfonçaient dans le sol faisant jaillirent du sang à chaque fois.

En arrivant en bas, je la vis se rapprochait d’un corps inerte. C’était celui de mon meilleur ami, Jacy Hoopeur. Elle se pencha de plus en plus vers lui et saisit sa nuque. Elle ouvrit grand sa bouche révélant ainsi deux canines aiguisées. Au moment où elle allait le mordre, subitement, je fermais les yeux pour m’épargner la scène.

J’entrouvris les paupières. Ma vue était trouble, je pouvais à peine distinguer les formes. Petit à petit, ma vision s’éclaircit.

Au-dessus de moi, était encastré dans le plafond blanc, un grand lustre comme celui que l’on trouvait dans les salles de cours.

Penché au-dessus de mon chevet, un homme vêtu d’une blouse blanche m'observait. C’était un homme de taille moyenne, baraqué, aux courts cheveux noir intense qui encadraient son visage carré, de longs sourcils très fins ce qui accentuait son regard bleu océan et des dents blanches.

Il était d'une beauté troublante, presque effrayante. Je voulais me relever, mais en vain. Au moment où je me débattis, je sentais les sangles qui me retenaient.

— Non, ça ne va pas encore recommencer ! pensais-je à haute voix.

La peur et le stress m’envahirent. Les parois de ma gorge se resserrèrent. Une fois de plus, j’avais les larmes aux yeux.

— Pourquoi suis-je attachée ? M’emportais-je violemment.

— C’est pour votre bien, mademoiselle Andrews ! Une fois de trop, vos simagrées vous ont emporté. C’est pour cette raison que l’on vous a enchaîné. M’expliquait-il les raisons de ma détention.

Quelle bêtise avais-je commise pour mériter une telle punition ?

Qui était-il ? Que me voulait-il exactement ?

— Quelle mascarade ai-je faite ? Combien de temps vais-je rester clouée ici ? Le questionnais-je hargneusement, j’étais paniquée et impatiente.

— Jusqu'à ce que vous compreniez que vos soi-disant amis imaginaires, Jacy Hoopeur et Judith Castle, n’existent pas ! me répliquait-il exaspéré.

J’étais sous le choc.

— Que venez-vous de dire ? Je viens de voir mon meilleur ami mourir sous mes yeux et vous me dîtes que c’est le fruit de mon imagination débordante ? hurlais-je de vive voix.

J’étais hors de moi. Je n’avais qu’une envie, c’était de fuir cet endroit.

Je me débattais dans tous les sens pour tenter de me délivrer. Mais, rien. Même pas un petit clic. J’étais désespérée.

— Oui, mademoiselle Andrews, c’est bien votre imagination qui vous joue des tours. N’ayez crainte, le docteur Adams et le docteur Hoareau vont venir vous examiner. M’annonça-t-il calmement.

— monsieur Adams ? John Adams ? L’interrogeais-je estomaquée.

— Oui, il est votre médecin attitré. Vous ne vous en souvenez pas ?

— Non... Je me souviens très bien qu’il n’est pas médecin, mais professeur de sport au Lycée des Accacias de l’éternité.

Monsieur Hoareau est mon proviseur ! Je ne suis pas folle, croyez-moi, monsieur ! Mes amis existent bel et bien ! Et, les deux praticiens enseignent dans l’établissement scolaire où je fais mes études ! lui expliquais-je en toute sincérité.

— C’est la goutte qui fait déborder le vase, mademoiselle Andrews ! Si vous continuez, je vais appeler la sécurité ! cria-t-il.

Il fronçait ses sourcils et son visage se déforma petit à petit.

— Que vous arrive-t-il docteur Darius ? lui demanda un étranger en pénétrant dans la pièce.

Cette voix glaciale m’était familière. Je tournais vivement ma tête dans la direction d’où provenait l’inconnu. Je reconnaissais l’allure magistrale de mon proviseur. Il était en compagnie du prétentieux,

John Adams.

C’était la première fois que je les voyais tous les deux vêtus d’une blouse blanche.

— Mademoiselle Andrews, fais encore des siennes !

— Je vois ça ! Depuis seize ans, je suis cette jeune fille et aucun progrès à ce jour. Elle continue sans cesse ses crises de folies. Lui confia amèrement mon professeur au directeur de mon lycée.

— Non, je vais très bien, proviseur Hoareau ! répliquai-je sèchement, je sentis mon timbre légèrement irrité.

Au fond de moi, j’étais terrorisée par mes tortionnaires. Néanmoins, je dissimulais mes peurs pour laisser libre cours à ma colère.

— Un tranquillisant devrait calmer pendant quelques heures, cette demoiselle bien agitée. Au moment où elle sera endormie, nous pourrons effectuer nos examens. Informa mon principal à ses congénères.

Je vis le directeur sortir une seringue de la poche avant de sa veste, ainsi qu’un petit flacon.

Il perça violemment le récipient pour aspirer le liquide translucide. Une fois la pompe remplie, le docteur Hoareau se rapprocha de moi. Il me scrutait de ses yeux gris qui exprimaient de l’aversion, de la perversité et de la méchanceté. Puis, celui-ci m’empoigna férocement l'avant-bras pour faire ressortir mes veines.

— Cette petite injection calmera vos divagations. Après une journée en quarantaine, vous vous sentirez déjà beaucoup mieux ! M’annonça-t-il glacialement.

Sur ces mots, ma colère qui avait envenimé au fur et à mesure explosa.

— Attendez, je ne suis pas une schizophrène ! J’habite dans les hauts de Saint-Leu, je suis étudiante au Lycée des Accacias de l’éternité, vous et le docteur Adams vous travaillez dans cet établissement scolaire, c’est impossible que je sois hospitalisée ici, depuis seize ans ! J’ai deux meilleurs amis que je considère comme un frère et une sœur, dont un qui vient de perdre sa vie, et vous dites que je suis insensée ! C’est vous tous qui êtes cinglés ! À moins que je sois en train de rêver ! Supposai-je en réalisant que ce n’était pas la réalité.

Au moment où le docteur Hoareau m’injecta le produit, je sombrais petit à petit. Soudain, le trou noir. Tout avait disparu autour de moi.

J’entendis une voix qui m’appelait. Je reconnus le timbre doux et mélodieux de ma meilleure amie.

Subitement, j’ouvris les yeux. Penchés au-dessus de mon chevet, Judith Castle et Jacy Hoopeur qui me regardaient d’un air soulagé.

— Où suis-je ? demandais-je légèrement déboussolée.

— Juliette, tu n’as rien ! s’écria ma camarade en me prenant dans ses bras, les mirettes amplis de larmes.

— Laisse là respirer, Judie ! La réprimanda mon meilleur ami d’un ton moqueur.

— Excuse-moi, tout à l’heure, j’ai eu si peur de te perdre ! m’avoua-t-elle d’une voix à la fois triste et soulagée.

— Tu es à l’infirmerie. Tu nous as fichu une sacrée frousse, ma belle. Me répondit-il apaiser.

— Ne vous inquiétez pas, je vais beaucoup mieux. Et... tout ira bien, maintenant. Enfin, je crois...

À dire vrai, je n’étais pas certaine, car mes cauchemars me perturbaient. Mais, j’étais heureuse de voir mon meilleur ami vivant et ma camarade qui existait réellement. J’étais toujours terrorisée par ses affreux personnages qui hantaient mes rêves. Ce que j’avais vécu quelques minutes auparavant était simplement une illusion. Oui, une illusion !

 

 

Chapitre 3 : 

La sentence de Jacy 

 

 

Peu après ce réveil dans la joie et l’émotion, je sentis que Jacy et Judie avaient l’air contrariés.

— Que vous arrive-t-il, tous les deux ? Leur demandais-je d’un ton soucieux.

— Rien... Juliette, ne t’inquiète pas… Me répliqua mon meilleur ami, en détournant son regard du mien.

Je voyais bien que mon camarade n’avait pas le moral.

— Jacy, dis-moi tout ! Tu me caches quelque chose d’important, je le sais. Quand tu ne vas pas bien, je le ressens. Allez, dis-le-moi ! insistai-je d’une voix anxieuse.

— Je suis convoqué ce soir chez le principal, avec mes parents. Je vais certainement être renvoyé de l’établissement pour mettre bagarré avec notre professeur de sport. Je l’ai provoqué en duel, juste après ton affrontement. Nous révéla-t-il consterné.

— C’est injuste, ils n’ont pas le droit de te virer ! Tu as voulu me défendre après que le professeur Adams m'ait agressé physiquement et verbalement. C’est un acte de légitime défense.

Je suis certaine que tu seras innocenté !

— Non, je ne pense pas, Juliette. Ils ne me croiront jamais... fit-il d’un air abattu.

— Bien sûr que si, à la seule condition que tu sois aidé par tes deux meilleures amies lors de ton entretien avec le chef de l’établissement.

— Il n’en est pas question ! C’est mon problème, pas le vôtre ! réfuta-t-il sèchement.

— Jacy Hoopeur, tu vas nous écouter, maintenant ! s’écria ma camarade.

Je fus surprise par la réaction de mon amie. D’habitude, Judie était d’un tempérament plutôt calme. Pour la première fois, je la voyais énervée.

— Juliette a raison, nous devons t’accompagner que tu le veuilles ou non... Nous prouverons ton innocence face à Orson Hoareau. Qui protègera Juliette si tu es expulsé ? Le réprimanda-t-elle exaspérée, je ne l’avais jamais vu dans un état pareil.

Mais, je ne comprenais pas pourquoi je devais être surveillée.

D’abord, Jacy qui me faisait des cachotteries, et maintenant, Judie qui était mystérieuse envers moi. Tôt ou tard, je découvrirais la vérité.

— Bon très bien, vous avez gagné ! admit-il mécontent. Ce soir, rendez-vous après les cours devant le bureau du directeur.

— Entendu ! nous acquiesçâmes d’une même voix, ma meilleure amie et moi.

— On va te laisser ! L’infirmière nous a dit que tu devais te reposer. me dit Jacy en me donnant une tape amicale sur mon épaule, avant de se diriger vers la porte.

— À tout à l’heure ma puce ! me salua à son tour Judie en rejoignant notre camarade.

Une fois, mes deux amis partis, je repensais à mes affreux cauchemars. Mon reflet sanguinaire continuait de me hanter. Je ne cessais de songer à cette horrible scène. Moi, dégoulinante de sang, dans mon dos une montagne de cadavres. À mes pieds reposait le corps sans vie de mon ami Jacy.

Il devait certainement être ma dernière proie. Comme aurais-je pu faire une chose pareille ? Il était comme un frère pour moi.

Mon deuxième rêve, encore plus farfelu que le premier !

J’étais dans une chambre d’un hôpital dans lequel mon proviseur et le professeur Adams étaient mes médecins et qui me prenait pour une cinglée, car je venais de voir mourir l’être le plus cher à mon cœur.

Mais, pas seulement ! D’après eux, mes deux meilleurs amis n’existaient pas !

C’était une histoire à vous couper le souffle !

Revenue à la réalité, je devais trouver un moyen pour secourir Jacy de mes persécuteurs. Je devais les affronter, mais ça m’étonnerait que ce soit aussi facile.

Les heures s’écoulaient, peu avant la fin des leçons, j’avais rejoint mes deux amis en cour de français. Il était 16 h 30. Moi et Judie, nous ignorions comment faire pour remonter le moral de notre copain.

Après avoir rangé soigneusement mes affaires dans mon sac, je quittais la salle du professeur Mclagen en compagnie de mes meilleurs amis.

À présent, nous traversions le long corridor pour nous rendre dans le hall d’entrée. Arrivés là-bas, nous montions les marches de l’escalier en colimaçon pour atteindre le bureau du directeur. En haut, nous passions devant le secrétariat pour nous asseoir sur le banc face à l’office du proviseur.

Nous attendîmes plusieurs minutes sans un mot. Le silence était à son comble.

— Vu l’heure qu’il est, ma mère doit être déjà à l’intérieur. annonça Jacy mécontent brisant la tranquillité de l’atmosphère.

— Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. Nous sommes là à tes côtés. le rassurai-je d’une douce voix.

— Ils ne nous croiront jamais. Et puis, pour mon cas, c’est déjà trop tard. En début d’année, j’ai reçu deux blâmes pour mauvaise conduite envers un professeur. Depuis qu’Orson Hoareau est arrivé dans notre école, je ne le supporte plus. Je regrette vraiment notre ancien directeur. nous avoua-t-il d’un ton non-chaland.

— Et nous alors, tu nous supportes ? le questionnai-je ahurie.

— Bien sûr que oui ! C’est la seule raison qui me pousse à aller au lycée. Toi et Judie, je ne vous laisserai tomber, encore moins dans les griffes du proviseur et du professeur Adams. Surtout toi, Juliette. Je veillerais sur toi, même si je ne suis plus dans ce bâtiment. me révéla-t-il en se levant du banc, il se dirigea vers moi et me prit par les mains.

— Monsieur Hoopeur ! Le directeur vous attend ! fit la secrétaire en sortant du bureau en face de nous.

À ce moment-là, mon meilleur ami se raidit. Ses paumes étaient moites et ses muscles se contractèrent. Il avait peur. Subitement, il me lâcha ne voulant pas me faire ressentir son effroi. Puis, il nous tourna le dos. Je me levais prête à affronter le jugement de nos adversaires. Tous les trois, nous entrâmes dans le cabinet de travail du directeur Hoareau situé à côté du secrétariat.

À l’intérieur, Orson Hoareau était assis dans un grand fauteuil en cuir noir rembourré, derrière un immense bureau en hêtre. À sa droite, monsieur Adams était placé près de lui les bras croisés. Il nous lança un regard terriblement noir quand il nous vit entrer.

La mère de Jacy assise à gauche devant le bureau.

Elle regardait son fils avec déception. Celle-ci ressemblait vraiment à une Indienne d’Amérique. La peau hâlée, de sombres yeux bridés, et une magnifique chevelure ébène encadrant son visage rond.

Il restait une chaise de libre à côté d’elle.

Le directeur arborait un rictus malveillant. Les prunelles grises de monsieur Hoareau ne cessaient de croiser les miennes et celle de mon camarade. Il fit signe à Jacy de s’asseoir.

— Bienvenu monsieur Hoopeur ! Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez accompagné. Je présume que mademoiselle Castle et mademoiselle Andrews sont vos témoins ? lui demanda-t-il froidement, en se levant de son siège.

— Oui, Monsieur ! Nous sommes venus ici pour défendre notre ami ! répondis-je insolemment à la place de mon ami.

Je remarquais le dossier scolaire de Jacy posé sur l’office du chef de l’établissement.

— Vous n’êtes pas autorisé à prendre la parole, mademoiselle Andrews. Dois-je vous rappeler que vous êtes ici sans ma permission. Cependant, vous avez bien fait d’accompagner votre camarade, car j’ai une lettre à vous remettre. Celle-ci est adressée à votre mère. me rétorqua-t-il glacialement tout en rasseyant, il sortit une grande enveloppe de l’un de ses tiroirs.

Il m’ordonna de m’approcher. Une fois à sa portée, il me la remit. Je me raidis au moment où je tenais celle-ci. Je m’écartais légèrement et pensais à ce que j’avais fait pour mériter ce courrier.

C’était la première fois que je recevais une lettre de la part du directeur.

— Bien ! Nous pouvons commencer cet entretien ! reprit monsieur Hoareau en se tournant vers mon meilleur ami.

Monsieur Hoopeur, je vous ai convoqué ici à cause de votre comportement de ces derniers temps en particulier, celui de ce matin.

Une fois de plus, vous êtes allé beaucoup trop loin. Vous avez agressé le professeur Adams et vous êtes battu contre lui. C’est inadmissible. Je refuse ce genre de comportement dans mon établissement. Vous ne me laissez pas le choix. Vous êtes à présent renvoyé du lycée des Accacias de l’éternité. prononça notre proviseur d’un ton austère son verdict.

J’étais hors de moi. Comment pouvait-il le virer après qu’il m’ait défendu. Je devais à tout prix rétablir la vérité.

— Proviseur, laissez-moi vous expliquez ce qu’il s’est réellement passé ! ripostai-je vivement.

— Racontez-nous, mademoiselle Andrews. Je vous laisse la parole !

— Très bien, je vais vous le dire. acceptais-je de compter nos aventures.

Je leur retraçais dans les moindres détails le cour du professeur Adams.

Un quart d’heure s’écoulait, je voyais sur le visage de monsieur Hoareau qu’il ne me croyait pas. Il était sceptique.

— C’est une histoire à dormir debout ! Je ne pense pas que vos mensonges sauveront votre ami, mademoiselle Andrews. m’annonça sèchement le proviseur.

— C’est la vérité, Juliette ne ment pas ! Je me suis jeté sur le professeur Adams, car il l’a maltraité ! rugit hargneusement mon meilleur ami.

— Est-ce vrai, Jacy ? le questionna fébrilement sa mère.

— Oui, mère ! Je n’invente rien !

— J'ai un doute sur votre histoire. Ce qui était conclu au départ et maintenant, adjugé ! J’ai le regret de vous informer, Monsieur Hoopeur que vous êtes définitivement renvoyé de l’établissement ! conclut le directeur d’un ton solennel.

— Vous ne pouvez pas faire ça ! objectais-je avec aigreur.

— Mademoiselle Andrews pour la énième fois, vous n’êtes pas invité à discuter de la sentence de monsieur Hoopeur. Prochainement, une nouvelle discipline se mettra en place et prenez garde jeune gens, car vous pourriez le regretter. nous avertit-il d’une voix malfaisante.

Maintenant, sortez d’ici !

À ma grande surprise, Jacy détournait les talons tout en gardant la tête haute. Il sortit de la pièce tel un gentleman. Tout en accompagnant mon ami, je lançais un regard furieux envers le directeur.

Plusieurs minutes s’écoulaient, nous gagnâmes l’entrée du bâtiment.

Dehors, la nuit commençait à tomber et il faisait froid. Assises sur la première marche de l’escalier, située entre Judie et Jacy, nous attendions en silence l’arrivée de nos parents.

— Je fais quoi maintenant que tu es viré ? interrogea Judie en s’adressant à Jacy, brisant ainsi la tranquillité de la sombre atmosphère.

— On passe au plan B !

— Quel plan ? leur demandai-je intriguée.

— Je ne peux rien te dévoiler pour l’instant, Juliette. Promets-moi une chose... Quand je serais parti, reste éloignée du directeur. me prévenait-il mystérieusement.

— Trop tard ! Le directeur lui a déjà remis la lettre ! s’exclama ma meilleure amie.

— C’est vrai, Judie… J’avais complètement oublié !

— Arrêtez tous les deux ! Que me cachez-vous, à la fin ? les sollicitais-je agacée.

— On ne peut rien te dire ! On a fait la promesse à quelqu’un d’important ! m’avoua Judie ennuyée.

Je voyais dans son regard qu’elle avait l’air perturbée. Connaissant ma meilleure amie sur le bout des doigts, je savais qu’au fond d’elle, elle avait envie de me révéler la vérité.

— Voilà ma mère ! nous avertit-il en se retournant vers les portes coulissantes.

Nous nous levâmes pour l’accueillir. Elle descendit noblement les marches et une fois en bas, elle se tourna vers son fils.

— Je viens d’avertir ton père par téléphone. Il est furieux contre toi et déçu par ton comportement. Je me suis mise d’accord avec lui sur un point. À partir de demain, tu iras dans un centre de redressement ! lui annonça-t-elle hargneusement.

— Quoi ? Dans un centre de redressement, tu es sérieuse ? la questionna-t-il abasourdie.

— Je suis sérieuse. Fais tes adieux à tes amis et l'on s’en va ! lui répondit-elle en colère.

— Jacy, tu ne vas pas nous quitter, maintenant ? J’ignore ce que tu me caches, mais je ne veux pas te perdre ! lui avouai-je fébrilement en éclatant en sanglots.

— Nous nous retrouverons un jour, ne t’en fait pas Juliette ! J’ai énormément de choses à te révéler, mais ce n’est pas à moi de le faire.

Je ne supporte pas de te mentir continuellement. Je n’ai pas le choix, c’est dans le but de te protéger…m'expliqua-t-il d’un ton énigmatique tout en fouillant la poche de son perfecto noir, Tiens, j’ai quelque chose pour toi.

Il me tendit un médaillon en forme d’un loup blanc hurlant à la pleine lune. Celui-ci était suspendu à une lanière en cuir.

— Merci, il est très joli...le gratifiais-je émue.

— Ce talisman est magique, il te protégera. Dès que tu te sentiras en danger, ferme tes doigts sur le pendentif en pensant très fort à moi, et j’apparaîtrais pour te porter secours. Au revoir, Juliette. me dit-il en me déposant un baiser sur ma joue en signe d’adieu.

Puis, je vis mon meilleur ami s'éloigner de moi en compagnie de sa mère dans l’obscurité.

J’étais encore sous le choc. Je n’avais qu’une envie, c’était de courir pour le rattraper et lui avouer mes sentiments.

Mais, je ne pouvais rien faire. Mes jambes refusèrent de bouger.

Judie essaya en vain de me consoler, je faisais semblant de ne pas l’écouter. Il fallait que je me ressaisisse. C’était le moment ou jamais pour révéler ce que j’avais sur le cœur à mon meilleur ami.

Au moment, où j’étais prête à le rejoindre, la voiture de ma mère arriva. Elle fit plusieurs tours pour se garer à deux mètres de nous.

Une fois le véhicule stationné, elle ouvrit la portière et descendit.

Je lui ressemblais trait pour trait. De longs cheveux bleus, un regard azur, un visage angélique aux couleurs porcelaines.

Elle était vêtue d'un tailleur mauve (pantalon et veste), une chemise blanche et des escarpins assortis à sa tenue.

— Juliette, tu vas bien ? s'inquiéta ma mère. J'ai appris l'accident de ce matin. L'infirmerie m'a téléphoné.

— Je n'ai rien, juste une petite bosse derrière la tête.

— Allez vient ma chérie ! On rentre à la maison ! me disait-elle en me prenant par l'épaule.

Je me dirigeais vers la portière droite et l'ouvris. Je pris place à l'avant aux côtés de ma mère.

Tout le long du trajet, je restais silencieuse. Je pensais à Jacy et à la dernière phrase qu'il avait prononcée.

Ma gorge s'était nouée et mes yeux me picotaient. Je regardais tristement les paysages à travers ma fenêtre.

— Ça ne va pas, ma chérie ? Tu m'as l’air bien songeuse ? me demanda ma mère d'un air soucieux.

— Non pas vraiment… Mes deux meilleurs amis me mentent et j'ignore qu'elles sont les raisons. Jacy m'a dit que c'était dans le but de me protéger. Je veux connaître la vérité ! explosai-je avec toute la colère et la tristesse qui avaient alourdis ma peine.

— Ma chérie, le moment est venu pour moi de te révéler tes véritables origines !

— Mes... Quoi ? m'exclamais-je ahurie.

— Il faut que tu comprennes… j'ai voulu attendre le bon moment pour te le dire. J'avais ordonné à Jacy Hoopeur et Judith Castle, de ne rien te dévoiler tant que tu n'étais pas prête à affronter ce qui t'attendait.

— À affronter quoi ? la questionnais-je sèchement.

— Je t'expliquerais quand nous serons rentrés à la maison.

La suite du trajet était très calme. Plusieurs virages se succédaient, nous arrivions enfin chez nous. Il nous avait fallu une vingtaine de minutes pour nous rendre au Colimaçon.

Arrêter devant notre demeure, je descendis du véhicule. J'avançais en direction de la porte d'entrée, suivi de ma mère.

C'était une grande case créole composée : d'un immense balcon avec vue sur la mer, de deux chambres de 16m2 chacune, une salle de bain avec w.c. et un gigantesque salon qui faisait office de salle à manger et de cuisine.

Ma mère cherchait désespérément ses clefs.

— Où sont-elles passées ? Ça ne fait rien… pensa-t-elle à haute voix, puis elle pointa son index face à la serrure.

Ouvertum Luminescence ! incanta-t-elle.

Soudain un jet doré sortit de sa main et traversa le verrou.

J'étais estomaquée en entendant le cliquetis de la poignée.

— Maman ! Tu as… Des pouvoirs ! m'exclamais-je avec stupéfaction.

— Oui, ma chérie. acquiesça-t-elle avant d'ajouter d'une voix fière :

Toi aussi tu en possèdes, c'est ce qui te rend exceptionnel. Entre, je vais t'expliquer.

Elle poussa légèrement la porte. J'étais déboussolée par ce qu’il venait de se passer. Mais, la suite de ses révélations allait changer ma vie à tout jamais.


 

 


 


 


 


 


 


 


 

 

 

 

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